Maman a toujours raison
Je me suis conduite comme J[....] et J[.......] à la fois. Ces deux mêmes qui chacun leur tour ont tué le peu de naïveté enfantine qu'il me restait au fond du coeur, il y a trois ans.
Pourquoi avoir fait ressurgir tout cela sur Elle?
Elle...et son erreur similaire à la mienne. Elle et sa fâcheuse tendance à reproduire mon passé. Elle et ses allures de corbeaux, elle et ses divers couteaux, elle et sa haine envers le monde, envers moi et sa propre personne.
Pourquoi? peut-être parce que j'avais le simple besoin de déverser l'accumulation de toute une (si) courte vie. Loin de moi l'idée de faire souffrir autrui, comme moi j'ai souffert...Non plus celle de vouloir partager ma douleur, je voudrais l'oublier.[Elle mettra du temps et j'en suis navrée mais je refuse de continuer à vivre dans l'hypocrisie]. Juste de décrocher les sacs de ma montgolfière pour prendre davantage d'altitude, me débarrasser des encombrants; Je ne me sens pas plus libérée, mais j'ai assommé, avec mes sacs, une fille que j'ai aidé à tomber. C'est déjà ça, j'ai envie de dire, ma cruauté n'ira pas jusqu'à la petite note d'humour sarcastique(pour une fois). Ai-je quoi que ce soit à me reprocher (à part avoir beaucoup à apprendre sur les rapports humains) ? D'avoir joué au vilain jeu de mes propres bourreaux. Ceux là étaient des enfants inconscients de ce qu'ils m'infligeaient, je crois...Aujourd'hui je reproduis la scène, totalement consciente de mes actes. Elle me conseille de grandir, je ne sais que dire. Est-elle mal placée pour se le permettre? A-t-elle besoin qu'on lui rappelle, à elle aussi qu'elle est une enfant? Ou bien se place-t-elle tout simplement en position de victime ? (ce qui lui va aussi bien qu'à moi)
A 15 ans on a le droit de reconnaître qu'on est encore une enfant. Qu'on est vraiment loin de tout savoir de la vie. Enfant en manque de reconnaissance que je suis. Elle est moi. Moi en version primitive. Non je déconne, je voulais juste dire qu'elle me rappelle moi quand j'avais 12/13 ans. Quand j'avais prit conscience de ce que j'avais perdu déjà, et que, oui, dans la vie, on est souvent déçus.
Révélation, alors, qui marqua le commencement de ma pleine adolescence...Chose qu'on devrait avoir le temps de voir passer. On m'a imposé ce changement, alors que j'aurais préféré jouer encore quelques temps à la poupée. Après il y a eu le cancer puis le décès de mon père. Le temps de son agonie j'ai vite comprit que les bons moments on ne les passait pas cloîtrée dans sa chambre devant un ordi. Refusant de les passer avec mes débiles de copains et leurs débiles de bières, je profite de ma maman dont les bons conseils me permettent aujourd'hui de penser juste, je crois, parce que rappelons-le, ma mère a toujours raison.