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¿ le bouh du bas ๑
¿ le bouh du bas ๑
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29 juillet 2006

29 juillet

26 jours que la peur nous guette...Je dois être forte...pleurer soulage mais ne va pas changer les faits d'aujourd'hui. Aujourd'hui je devais partir en camp de vacance pour la première fois de ma vie mais les circonstance ont voulu que je reste ici. L'état de mon père a affreusement empiré. Son poumon sain est lui aussi atteint . Et mon pauvre papa souffre pour respirer, il cherche son air. Il fallait que je reste pour attendre l'inévitable. Je ne faisais qu'essayer d'ignorer les choses, de mépriser la tristesse pour vivre ma vie, pour rester debout ! Mais le destin a décidé de ne pas nous faire grâce .
Il dormait souvent...peut être pour échapper à la réalité, c'était à cause des médicaments, de la morphine. Et quelques fois il délirait à haute voix. Au début c'était drôle...mais ça finit par être peinant...Il obnubilait sur tous ces fils qui lui sortaient du corps. Parfois il faisait l'effort de manger...un demi yahourt, des framboises? rien d'autre... nourrit par intraveineuse, j'ai mal pour lui. D'autres fois il utilisait toutes ses forces pour se hisser sur le bord du lit. Sa chambre d'hôpital est moche :grise, déprimante pour un homme qui agonise. Avant il nous parlait, tout en s'endormant, mais on le sentait vivre ! Il souriait tout en souffrant... moi j'essaierais de me souvenir que de son sourire...j'essaierai !

   Pour la fête des père, j'avais eu l'idée d'imprimer une photo de ses enfants sur un T-shirt...depuis, tous les gris matin d'hôpital, il se réveillait avec nous, il nous portait sur son cœur...Et j'avais découvert les métro toute seule pour aller voir mon père, et ça lui faisait plaisir que j"me débrouille comme une grande pour aller le voir, preuve que ses enfants tiennent à lui.

_"les vendredi, en sortant de son cabinet il vous ramenait des gadgets surprises" nous rappelait nostalgiquement Maman ce matin...Ce matin...C'était le dernier moment passé avec lui. Il était allongé tel un zombi...Il n'était même plus maître de lui...comme s'il ne restait que son corps qui pouvait à peine respirer. Ma mère s'en occupait comme d'un bébé. Je me sentais vide, à part du chagrin, cette scène ne m'inspirait rien. Maman nous berçait dans ses bras pour nous rassurer...face à elle, nos sanglots étaient ceux des bébés que nos parents avaient vu grandir.
J'ai grandit trop vite...Est-ce pour cela que je ne dramatise pas cette situation? Je pleurais...La mort est la seule chose qui fasse pleurer.
Puis vint le moment d'aparté. Chacun notre tour, on poussait cette affreuse porte pour lui dire...nos derniers mots, un adieu simple ou compliqué...d'abord mon frère, et puis moi... Je cherche mes mots, je n'ai rien à dire et pourtant tellement de choses sur le coeur.

_"il restera dans un coin de ta tête , il saura toutes ces choses"
Comment m'y prendre ? Comment réussir à parler dans sangloter comme une imbécile ? Je veux me montrer digne, je veux le rassurer... [Bafouille]...[Larme]...[Bisou]...Mon Papa, je t'aime!
C'était la première...et la dernière fois que je lui disais que je l'aimais.
Faut-il vraiment ce genre de situation pour me faire ravaler mon orgueil ? Pourquoi suis-je si égoïste ? Oh Mon Papa excuse moi ! Où es-tu à cette heure? Il est 17 h. ça fait une heure...Dans ma tête, mes souvenirs, mon coeur ?Le ciel ? L'air que je respire? Où est ton âme?
Ça fait une heure que Maman a appelé. J'ai décroché de suite, elle voulait nous parler alors j'ai réveillé mon frère. J'ai allumé le haut parleur... Je me met à pleurer.
_"Papa s'est en allé doucement...il a arrêté de respirer lentement. Maintenant il est mort."
[Larme]...[Sanglot]...Je pousse mon étranglement dans un oreiller. Depuis ce matin mes yeux s'inondent par vagues. On attendait ce moment mais dans ma naïveté optimiste, je ne pensais pas à cette date inscrite dans les registres.

"Le docteur est décédé d'une maladie" Quelle ironie...ça ne me fait rien de plaisanter là dessus, alors que ça fait une heure que le téléphone a sonné. Peut-être est-ce ce petit morceau de mon Papa resté en moi qui me pousse à penser ça qui sait ?
Je vais continuer à vivre pour toi Mon p'tit Papa, t'inquiète on va se tenir les coudes ! Je peux même être la plus forte si tu veux ! On t'aime très fort...
je sais pas où tu nous attend, mais on se revéra mon papa!

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