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¿ le bouh du bas ๑
¿ le bouh du bas ๑
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3 juillet 2006

la nouvelle

   3 juillet

L'horreur est survenue pendant le dîner. Mon frère avait gentiment préparé à manger. Nous savions que Maman rentrait encore tard alors on s'est mis aux fourneaux (enfin j'ai quitté mon ordinateur que lorsque le tonnerre a commencé). Mamie, dans son habitude, était venue prendre des nouvelles, et Maman rentra peu après. Une atmosphère complice régnait depuis l 'après midi entre nous qui profitions du début de vacances.
   Depuis quelques mois, la famille ne va plus très bien. on nous demandait de temps en temps d'écouter ce qu'ils avaient à dire. Chacun se suspendait aux lèvres de nos parents à sa manière :_
-"après, je rallume la télé!"
-"bonne ou mauvaise nouvelle?"
-"vu sa tête , c'est pas des projets de vacances! ".
Et puis une information tombe, comme une brique au sol; plutôt sur nos têtes à vrai dire. On
allait traîner ce boulet à travers nos vies. Moi, j'ai pas tout de suite réalisé...j'ai pas prit le temps de réfléchir à ce qu'il adviendrait. Le malheur s'abat à la télé, pas dans ma vie ...Sinon je commencerais à croire que le sors s'acharne. Mais à partir du moment où on pleure, tout devient clair . La vie nous donne un cours, les épreuves deviennent des leçons et les larmes des conclusions.
   La table était mise, le repas préparé, après une journée éprouvante (ce n'était que le début...) Maman n'avait plus qu'à s'asseoir. Comme elle disait, nous étions dans l'insouciance relative des vacances...enfin moi je l'étais en tout cas. Il me semblait lorsque la nouvelle s'écrasa dans nos assiettes, que je fus trop longtemps naïve. Je ne savais rien...rien de ce fléau qui circulait en mon père : le cancer.  Évidemment, on me l'avait apprit dans le cabinet de mon psy (bien qu'étant un minimum perspicace, je l'avais découvert...) En fait, je n'osais pas aborder ce sujet. Je ne connaissais rien à ce qu'endurait mon père ni à quoi ça allait déboucher. Mais ce soir, le dialogue du dîner se termina lorsque ma soeur demanda des nouvelles de papa. J'étais la seule qui n'avait pas finit son assiette (que je n'ai pas osé finir d'ailleurs) et un
sentiment étrange m'envahit. ON ne m'avait pas attendue pour entamer ce sujet mais j'appris une minute plus tard que le temps n'attend pas...

Ma mère avait attendu pour nous avouer ça. Personne ne sait s'y prendre pour ces choses là car les mots ne sont pas toujours évidents. C'est pour ça qu'elle nous dit en pleurant :

_"Les enfants...votre père fait tout ce qu'il peut pour combattre sa maladie..." je pris sa main "Mais vous savez, la tumeur l'envahit, les traitements sont vains et pour l'instant il se bat contre l'infection qui l'affaiblit. Tout à l'heure il m'a dit qu'il vous aimait et...essayez d'aller le voir le + souvent possible, même 10 minutes, il a besoin que vous soyez à ses côtés . ET dans l'état où il est, on pourra plus l'avoir à la maison..." sanglots "Son cancer prend beaucoup d'ampleur et Papa sent que son état empire. Il ne nous reste plus beaucoup de temps vu la propagation de sa maladie...On évalue ça autour d'un mois..Profitez de votre papa, que ça vous empêche pas de vivre pour autant. Il m'a dit qu'il avait pas finit son travail sur la terre, que ça devait pas finir comme ça..."

Je regardais le ciel avec pitié. Je priais alors que je n'étais plus croyante...appelle-t-on ça l'espoir? Il nous en reste à tous. Le petit comité L. n'est pas au complet et malgré notre chagrin, on est tous de petits soldats qui essaieront de se battre aux côté du guerrier "papa".   Voici une des pensée naïves que je me reproche. Pas plus tôt que cette après midi, je confiais à un ami de mon père que j'espérais le voir rentrer chez nous d'ici 4 jours et voilà qu'on m'apprend qu'il ne quittera pas son lit blanc d'hôpital !

_"Avec votre père on demandait juste 1 ou 2 ans..." Et puis j'ai oublié ce qu'elle a sangloté avant le dessert. l'atmosphère avait basculé d'une légèreté apaisante à un silence ponctué de reniflements. Chacun arborait la même mine accablée. Ça nous tombait dessus comme ça...La vie est injuste : conclusion d'une leçon mal enseignée.

   Décrire les pleurs, à quoi bon! Je me sens vide car je suis remplie de tristesse. Ça fait 2 heures que je me force à y repenser sans pouvoir évacuer...Je ne devrait jamais me retenir de pleurer devant les autres. Je suis là comme une larve en aparté avec mon stylo, à attendre le miracle : que mon cauchemar prenne fin. Mais j'ai beau me réveiller, aucun signe. Je dois me plier aux règles du destin et accepter notre sort. Mais pourquoi la mort ?   Je pense à ma maman...Elle a aussi perdu son père quand elle avait 19 ans. Moi je suis trop jeune, et en + dans une période loin d'être idéale. J'ai du mal à garder la forme.  Dois -je me faire à cette idée ? elle nous l'a suggéré...Gardons quand même cet espoir qui nous fait vivre .


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Commentaires
W
C'est en venant sur mon blog que souvent je sélectionne les derniers "post" qui se publie. Et je tombe sur toi. je ne crois pas au hasard, si je t'ai sélectionner c'est qu'il y avait une raison. Je t'avoue que tu ma émue, ton post ma mis les larmes aux yeux. Tu ma rapelé que chacun a notre manière vivons des choses horribles et qu'ils faut aprécier chaque moment de la vie comme si c'étais le dernier. Je ne sais pas quoi te dire, je ne vois rien à dire, je ne peu te souhaiter que bcp de courage et que tu nes pas seule si tu as besoin de parler... wizz moi si tu le veux, ou demande moi mon numéro si tu le veux. gros bisous :'(
¿ le bouh du bas ๑
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